La mère de la terreur de l'école...

Première rentrée des classes hier donc.

J'arrive pour récupérer mon ange en sucre, je fais la queue derrière tous les parents qui demandent comment ça c'est passé ("oh très bien pour Machin", "Bidule a un peu pleuré", "Trucmuche n'a pas voulu dormir !").

Je me penche un peu car je vois bien les minus des autres assis sur les bancs mais pas ma Bébélzebuth... Merdeeeuuu... Elle a fait comme moi et s'est sauvée de l'école ??? Peut-être qu'elle se balade dans la ville en ce moment ??? Va t-elle retrouver le chemin de la maison ? Oui, elle est futée, elle va reconnaitre, je devrais peut-être retourner tout de suite là-bas pour la récupérer devant la porte... STOP !

Non, je suis une buse et je me suis trompée. Ce matin elle était dans cette classe et ils ont dû faire des changements, je suis trop nulle, je n'ai pas lu leurs affiches pourries et j'ai loupé l'info.

"Vous êtes la maman deeee ?"

"Je suis la maman de Bébélzebuth mais... Elle n'est pas là ?"

"Oooh Bébééélzebuuuth... Elle a son caractère hein ?"

"Heu, oui..."

"Elle sait ce qu'elle veut et elle sait le faire comprendre, hein ?"

"Heu... Oui."

"Elle est là."

Je passe la porte, tourne la tête et je vois mon ange assise sur une mini chaise. Éloignée des autres.

Ma première réaction : "Déjà ???"

"Oh c'est juste pour marquer le coup vous savez ?"

(Oui, elle est punie, quoi. Elle a donc dû en faire une belle...)

"Que s'est-il passé ?"

"Un petit camarade a pris sa place sur le banc alors elle l'a attrapé et l'a jeté par terre."

"Ha."

"Puis elle n'a pas dormi."

"Ha."

"Mais sinon ça s'est bien passé hein ?"

Nous partons donc en catimini et, en récupérant son cartable dans le couloir, elle fait un peu mine d'être triste d'avoir fait tomber le petit garçon...

Au milieu de ce parcours, la directrice m'arrête et me passe un ptit savon car "les chaussures à lacets quand on a 17 enfants à rhabiller, z'êtes gentilles mais ça ne va pas le faire et vous allez lui racheter vite fait des trucs à scratchs, merci."

Nous rentrons au son du "j'ai mal aux pieds"

Arrivées près de chez nous, une voiture noire s'arrête à notre hauteur, un homme en sort et se dirige vers moi.

"Excusez-moi mais je peux vous embêter deux minutes ?"

Je reconnais le monsieur qui était devant moi à l'école pour récupérer son rejeton...

"Bien sûr, oui : je vous écoute..."

"Mon fils m'a dit que votre fille l'a mordu !"

(Woh PUT** !!! C'est un sketch, je suis filmée ! Dites moi que je rêve.)

"Mince, je suis désolée !!! La maîtresse m'a dit qu'elle l'avait juste fait tomber du banc, elle ne m'a pas parlé de morsure..."

"Non mais comme il m'a dit qu'il s'était défendu, je voulais savoir si il ne l'avait pas blessée !"

"Écoutez, je ne pense pas... Puis ce serait gonflé de ma part de m'en plaindre puisqu'elle l'a mordu ! On va avoir une bonne discussion ce soir avec elle et encore désolée pour ça..."

Nous arrivons à la maison, on parle, on parle et elle me raconte sa journée au fur et à mesure...

Et là je tombe des nues. Non, elle n'a pas mordu le petit garçon qu'elle a fait tomber du banc.

Par contre, pendant la sieste, un petit garçon s'amusait à toucher son lit. Elle a poussé sa main et il a recommencé. Elle a poussé sa main plusieurs fois. Puis comme il a visiblement beaucoup insisté, elle s'est levée et lui a mordu le dos. Fort fort. Il l'a donc poussée. Mais elle l'a poussé aussi et il est tombé.

Elle a donc deux victimes mâles à son actif pour le jour de la rentrée.

La mère de la terreur de l'école... C'est moi :/





*Je précise que même si je l'appelle ici Bébélzebuth, c'est une petite fille qui n'avait jamais mordu personne jusque là, qui ne tape pas, c'est juste un surnom pour ici car elle est très douée pour nous faire tourner en bourrique mais vraiment pas méchante pour un sou... D'où l'étrange sentiment que me procure ce statut du moment. Pourvu que ça ne dure pas, que je refile vite mon titre à une autre...